Wednesday, March 21, 2012

L'accouchement

Le jeudi après midi, les infirmières me mettait près du cervix un comprimé toutes les six heures pour l'ouvrir. J'avais pour consigne de rester allonger le plus possible pour être sur que le produit reste à côté du cervix. La neige a continué de tomber, toute l'après midi. Nous avons regardé HGTV (Home and Garden TV) toute l'après midi, et aussi toute la journée du lendemain. Je sentais des petites contractions de temps en temps de très faible intensité. J'ai détestée c'est quelques moment ou le bébé était dans mon ventre, mort.

A 24 semaine mon corps n'était vraiment pas près à laisser partir le bébé. Mon cervix ne s'ouvrait pas d'un iota. Le vendredi après midi, comme le travail n'avancait pas beaucoup le docteur a décidé d'augmenter les doses, un comprimé toute les quatre heure. Je ne racontes pas l'effet du médicaments : fièvre, diahrée monstrueuse. Je me sentais de plus en plus faible, vu que je ne pouvais ni manger, ni boire depuis le matin... Le docteur m'a dit que si ca n'évoluait pas d'ici le soir, ils devrait intervenir.

Comme je faisais de la fièvre et qu'il était impossible de dire si la fièvre était du à une infection dans l'uterus ou au médicament, ils ont commencé à ajouter des antibiotiques (deux différents) par l'intra veineuse. En fin de soirée les contractions se sont faits plus douloureuses. On m'a proposé une péridurale que j'ai refusé. La nuit est tombée, les contractions était enfin efficaces et très douloureuse. J'ai demandé à mon homme de se taire, d'éteindre la télé et la lumière et pendant trois heure j'ai douillée. Mon cervix était à six centimètre l'infirmière à insisté pour que je prenne de la morphine, du coup j'ai accepté donc pour essayer elle m'a injecté une micro dose pour voir ma réaction (dose que l'on donne au nourisson) : grave erreur. Au moins je le saurais pour le futur, non seulement ca n'a pas soulager la douleur, mais ca me faisait tourner la tête ce qui fait qu'entre chaque contraction je me retrouvais à quatre patte avec des nausées, c'était horrible.

Finalement j'ai senti le besoin de pousser, En deux coup le bébé est sorti. C'était une fille, nous l'avons appelé Nina Jackie, comme nous avions choisi.

L'infirmière l'a prise pour aller la nettoyer pour que nous puissions la voir. Pendant ce temps on me mettait un autre produit dans L'iv pour que les contractions continuent dans l'espoir de que mon placenta se détache. Ils ont amené Nina dans un des petits lits de bébé transparent. Elle était enveloppé dans une petite couverture rose avec un petit bonnet tricoté rose. Tout ce que je pensais c'était : Pourquoi un bonnet ? Elle n'a certainement pas froid, elle est morte. Je trouvais ca absurde, c'est comme si on voulait nous faire croire qu'elle est vivante. Mon homme qui au départ, ne voulait ni la voir, ni la prendre, s'est décidé à rester, il l'a regardé et embrassée.

Elle était magnifique, ca aurait été un très beau bébé. Tout y était déjà : les petits ongles, des petits sourcils, son nez (qui ressemble à celui de mon homme déjà), ca petite langue sortie. Je pense qu'elle aurait ressemblée à notre ainée. Il ne lui manquait rien, sauf un demi coeur. Malgrès tout j'avais vraiment conscience que ca n'était qu'une "enveloppe". Nina était partie lors de l'injection, nous l'avions senti partir à ce moment là. La c'était plus de la curiosité. Mon homme est rentré se coucher à l'hotel je suis restée avec Nina, je l'ai "inspecté", sentie. Comme une maman animal devant le corps de son petit décédé. J'avais l'impression de faire partie de la nature d'avoir besoin de la sentir de vérifier qu'elle était bien morte. J'était épuisé à ce moment là. J'ai repausé le corps de Nina dans le petit lit, on aurait dit un jouet comme elle était toute dure. Je me suis un peut assoupi. Quand je me suis réveiller elle n'était plus là.

Le placenta ne voulait pas sortir, on allait devoir m'anesthésier pour aller le chercher. Moi qui voulait éviter l'épidurale et le "curetage" à tout pris je leur demande si il n'y a pas une autre solution. Le docteur est allé le chercher à la main...en plusieur fois. Enfin c'était fini, j'étais épuisée, endolorie, je me suis levée et là je me suis mis à saigner, me suis vidée de sang puis me suis évanouie... Heureusement mon homme n'était pas là pour voir ca. Les docteurs m'on remis sur mon lit et on commencé à m'injecté de l'eau sucrée et un autre médicament. J'ai pu enfin dormir, il était trois heures du matin. On m'a ramené Nina pour que je puisse la voir une dernière fois.

Je me suis réveiller le matin au son d'un "Alors petit bébé de Noel ? Les chanceux ca c'est un beau cadeau !" de la travailleuse sociale qui apparemment n'avait pas été prévenu de notre cas. Nous n'avons rien dit. Nous avions très envie de rentrer chez nous, pour nous reposer. Entre temps ma mère était arrivée de France pour garder mon ainée. Malheureusement j'avais encore un peu de fièvre donc les médecins n'ont accepté de nous voir partir que le samedi soir. C'est aussi ce samedi que nous avont signé les papiers pour son incinération. On m'a dit que c'est la procédure généralement, et qu'apparemment les cendres sont versées à une heure de l'hopital dans un coin de nature très beau au milieu de nulle part ou il y a un mémorial. J'irai un jour, peut être pour l'anniversaire de sa mort.

Le personnel de l'hopital a été vraiment adorable, et au vu des circonstances très très professionnel. Il ont rendu ce moment difficile aussi vivable et humain que possible.

Friday, March 16, 2012

Mon tout petit imaginaire

Dans le bruit du vent
J'entends des pleurs d'enfant
Console toi petite Nina,
Maman est là, pour toi.

Mes bras sont lourds de te porter,
Dans mon coeur, dans mes pensées
La fatigue se fait sentir,
Mon ange, tu m'empêches de dormir

Quand tu me laisses quelques repos,
Je feuillette nos photos
et souris en te voyant:
Je suis pour toujours ta maman

Si le monde t'a oublié
Je murmure ton prénom en secret
Nina Jacky, Nina Jacky, ma fantaisie
Je te fais vivre à l'infini

Le douloureux amour d'une mère
pour mon petit imaginaire

Thursday, March 15, 2012

l'hopital

A l'hopital
A l'hopital je suis dans le service maternité. On m'a donné la plus grande chambre et je comprends que la procédures prendra surement un certain temps.
Je me souviens juste que les sons étaient ouatés, on entendait de temps en temps un bébé pleurer. Il y avait un grand calme dans la chambre, entre nous un grand silence, de temps en temps on se serrait la main et on se regardait douloureusement. On carresse mon ventre et j'essaye d'envoyer au bébé de l'amour. A chaque petit coup je me pause la question de savoir si le bébé sait ce qui va lui arriver. C'est comme un dialogue silencieux entre moi et mon enfant.
On nous annonce que le docteur viendra à une heure. On attend, la neige se met à tomber et je pense que ma fille est née en avril avec la dernière neige de la saison et ce bébé va mourir en décembre avec la première neige de la saison.
Finalement l'équipe médicale arrive. Que des femmes, assez jeunes pour la plupart. Il y a le chef de service, une obstétricienne, l'interne qui a pris soin de nous et deux infirmières. Je leur propose de faire l'injection moi même. Cela peut paraitre étrange mais j'ai des scrupules de demander à quelqu'un de faire un tel acte sur mon enfant. C'est une manière pour moi d'assumer ma décision et de vouloir en prendre la responsabilité. L'obstétricienne refuse et me dit que l'intervention est loin d'être anodine. Je crois qu'elle était surprise de ma demande.
Elle commence par une écographie. Je sens le bébé qui bouge beaucoup. Ensuite elles désinfectent mon ventre et enfonce une aiguille, elle cherche le cordon ombillicale pour prendre un échantillon de sang afin d'avoir le cariotype du bébé et voir si la malformation est d'origine génétique. Le temps s'étire. Je ne pleure pas et essaie d'envoyer de l'amour liquide à mon bébé. Je souhaite qu'il comprenne et qu'il me pardonne, même si je sais déjà que c'est moi qui ne me pardonnerais jamais. Un très grand calme, un très grand silence et de temps en temps la femme derrière l'écran guide la femme qui tient l'aiguille.
Ironie du sort celle-ci est enceinte, je dirais de sept mois, et je me demande qui elle est. Elle a surement une grande force pour être capable de donner la mort et de porter la vie en même temps.
Changement d'aiguille. Il y a une chance pour que, à ce stade de la grossesse, le bébé naisse vivant. Nous avons décider d'une injection léthale avant l'accouchement pour éviter des souffrances inutiles au fetus. C'est donc la deuxième aiguille qui contient le produit. Il y a dans la chambre une tension palpable. Je me sers de toutes mes forces pour ne pas craquer, rester calme et envoyer de la bonne énergie et de l'amour au bébé. Toujours ce dialogue silencieux entre nous, je t'explique. De nouveau le médecin a du mal a trouver le bon endroit ou piquer. Et enfin, il se passe un phénomène étrange : j'aime à penser que c'est l'âme de mon bébé qui part, c'est comme si une raie de lumière avait balayer la salle du sol au plafond, une espèce d'energie que nous avons tous senti en même temps. Je suis quelqu'un de très très rationnelle, pas du tout religieuse mais au moment de la mort du bébé il s'est passé quelque chose d'inexplicable... sans mot, on a tous su que que le bébé mourrait. Peut être, la tension de chacun qui se relache je ne sais pas. Le docteur nous dit "c'est finit". Et là je craque complètement des sanglots dans tout mon corps, toute la douleur et l'injustice, la rage de ce qui nous arrive, c'est comme mille aiguille enfoncées dans mon coeur, dans mon ventre, j'ai du mal à respirer. Heureusement tu es là, toi, l'homme de ma vie, le père de mes enfants autrement je crois que je serais parti avec le bébé.
Une infirmière pleure aussi pendant que l'équipe remballe tout. Merci pour ces quelques larmes madame, car malgrès la gentillesse de l'équipe il est difficile de penser que peut être pour ces médecins nous ne sommes que la routine, ces larmes m'ont fait réaliser que, non, les docteurs ne sont pas des machines inhumaines et que dans une certaine mesure ils partagent la détresse de leurs patients. Et que, non, nous ne sommes pas la routine. Ca réconforte un peu, on se sent moins seule dans la douleur.
"C'est finit". Non docteur, ca n'est pas finit. Ca n'est que le début d'une longue, très longue période de deuil.